J’vous ai apporté des bonbons… (Jacques BREL)
Les premiers sont déjà là. Ils vous regardent avec leurs grands yeux étonnés. De son nom scientifique Mirounga Léonina, il est le rejeton d’une des femmes d’un pacha. Il faut bien l’appeler ainsi puisqu’il est à la tête d’un harem d’une bonne dizaine de femelles.
Ce harem est défendu âprement à coups de dents et les bagarres sont fréquentes. Le perdant, souvent blessé, doit laisser son harem au vainqueur qui régnera en maître, jusqu’à ce qu’un autre plus fort le destitue dans une joute terrifiante.
Maman au repos.
Chaque femelle donne naissance à un petit, qui pèsera 30 kg à la naissance et grossira rapidement de 3 à 4 kg par jour. Au bout d’un mois le bébé devient un solide bonbon de 150 kg environ.
Papa dans l'eau.
Papa pèse environ 3 à 4 tonnes. Maman quant à elle est beaucoup plus légère puisqu’elle accuse un tout petit 800 kg sur la balance. C’est le mariage d’un Sumotori et d’une Parisienne sur les plages des terres australes.
Alors que les adultes n’ont pratiquement aucun prédateur, c’est d’ailleurs certainement pour cela qu’ils se laissent si facilement approcher, les petits sont des friandises pour les orques et les léopards de mer. Le surnom qu’ils portent leur a été donné pour cette unique raison.
Nos VSC (Volontaire du Service Civique) sont dans les starting blocs. Ils savent que, de la reproduction au départ, ils n’ont que peu de temps pour effectuer toutes les mesures qu’ils souhaitent. Pesées des petits, poses et récupérations de balises, prises de sang, de moustaches… sont autant de travaux à réaliser avant la fin du cycle.
Nori, notre « chef éléphant » est à la manœuvre cherchant des « manipeurs » pour l’aider dans sa tâche. Ce n’est pas facile ; aller peser des animaux qui font de 30 à 50 voire 80 kg pendant plusieurs jours, dans le froid et l’humidité. De plus on n’est jamais à l’abri d’une griffure. Nori sait très bien comment si prendre et si on reproduit exactement les gestes qu’il nous enseigne on a aucun souci. Tout se fait en grande sécurité.
Bien consignées dans des fichiers informatiques les données seront exploitées par les laboratoires qui ont fait valider le protocole scientifique. Celui pour les éléphants de mer c’est le 109.
Mais... il n'y en a pas que pour eux. On existe nous aussi !
(à suivre...)